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Hémorroïdes : quand y a-t-il urgence ?

Qu’ est-ce que la thrombose hémorroïdaire ?

La thrombose hémorroïdaire est une manifestation aiguë de la maladie hémorroïdaire. C’est un caillot dans une hémorroïde. Il se manifeste le plus souvent par des douleurs très aiguës d’apparition soudaine, en même temps qu’un gonflement plus ou moins sévère est formé dans l’anus. Plus rarement, il n’y a pas de douleur et seulement l’apparition rapide d’une masse.

La thrombose hémorroïdaire est la cause la plus fréquente d’urgences proctologiques (près de 30%, alors que les abcès ne représentent que 14%). Près de 9% de la pathologie hémorroïdaire se produit sous la forme de thrombose. Cet accident est observé à tous les âges, mais surtout dans les 3ème et 4ème décennie ; il se manifeste également chez les deux sexes. La thrombose ne doit pas être confondue avec d’autres causes de douleur aiguë telles que l’abcès, la fissure ou une autre taille anale : marisci, tumeurs bénignes ou malignes.

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De nombreux facteurs provoquant ont été incriminés dans l’apparition de la thrombose : l’alcool, les épices, le stress, les sports violents, les voyages, les troubles du transit intestinal, excessive pousser les efforts pour aller aux selles et surtout chez les femmes, les épisodes de la vie génitale : la menstruation, la grossesse (dans le 3ème trimestre 8% des femmes font la thrombose) et surtout l’accouchement (20% des naissances font la thrombose hémorroïdaire).

La thrombose hémorroïdaire est douloureuse et gênante, mais n’est pas dangereuse : il n’y a pas de risque de saignement grave, de migration de caillots sanguins ou d’autres infections ; c’est une pathologie bénigne.

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Comment faire le diagnostic ?

Lorsque nous regardons la marge de l’anus, nous trouvons un gonflement bleuâtre ou légèrement translucide (par œdème) montrant des caillots bleutés. Ce gonflement peut être localisé dans une partie de l’anus ou, au contraire, être pratiquement circulaire parfois appelé « strangulation hémorroïdaire » (Figure 1).

La thrombose externe est appelée lorsque la thrombose se se trouve sous la peau de la marge anale (figure 2) ou la thrombose interne prolabée est appelée hémorroïdes internes qui sont sortis du canal anal. Plus rarement, hémorroïdaire interne thrombose ne prolabate pas et reste à l’intérieur du canal anal, découvert seulement lors de l’examen (contact anal et rectal et anuscopie).

Figure 1 : Polythrombose extérieure (photo : Dr F. Pigot)

Figure 2 : Thrombose hémorroïdaire externe unique (photo : Dr V. de Parades, Hôpital Saint Joseph)

Le mécanisme précis de formation de thrombose n’est pas connu. Certains pensent que c’est la rupture d’un vaisseau créant un hématome, d’autres, qu’un caillot intravasculaire se produit en raison de changements biologiques associés à la stase et aux traumatismes.

L’ évolution naturelle de la thrombose se produit vers la résorption de l’œdème en 3 ou 4 jours, avec la disparition de l’œdème, la douleur diminue ; le caillot est beaucoup plus lent à disparaître (2 à 6 semaines). Il peut alors persister un pli cutané appelé « marisque ». Le caillot ne migre jamais et ne peut donc pas causer embolie pulmonaire. Parfois, la peau qui couvre la thrombose noircit et les ulcères, ce qui conduit à des saignements et à l’évacuation de petits caillots : c’est une thrombose sphacélisée (Figure 3).

Figure 3  : Thrombose sphacélée (photo : Dr Ch. Favreau, Hôpital Bagatelle, Talence)

Comment peut-on traiter une thrombose hémorroïdaire ?

Ceci est une fonction de l’inconfort physique qu’il entraîne et de sa forme anatomique. Parfois, la thrombose est petite ou pas douloureuse, vous pouvez très bien ne rien faire et permettre la résorption d’être effectuée naturellement.

Si la thrombose est importante avec beaucoup d’œdème, alors un traitement médical doit être utilisé : il implique généralement la prise d’analgésiques, de médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens (sauf chez les femmes enceintes), éventuellement des phlébotoniques fortement dosés. Les bains locaux chauds ou froids peuvent réduire la douleur. Suppositoires et crèmes qui peuvent contenir des corticostéroïdes, des anesthésiques locaux, des antispasmodiques, lubrifiants seront utilisés.

Lorsque la thrombose est externe, unique et il n’y a pas d’œdème, il sera possible de l’inciser pour évacuer le caillot ou encore mieux avec l’excision de l’anesthésie locale de la peau qui couvre la thrombose, ce qui permet d’enlever tous les caillots.

Figure 3 : incision de la thrombose hémorroïdaire externe et évacuation du caillot.

Dans certains cas particulièrement importants avec thrombose circulaire nécrotique, une chirurgie d’urgence peut être offerte. Il s’agit d’une hémorroïdectomie complète du type Milligan et Morgan, qui guérit à la fois accident de thrombose et maladie hémorroïdaire.

Il n’y a pas de traitement préventif de la thrombose hémorroïdaire. Toujours éviter le facteur déclencheur lorsqu’il est identifié et régulariser le transit intestinal. Certains suggèrent d’utiliser des suppositoires lubrifiants pour éviter les efforts de poussée.

Chez les patients présentant une thrombose fréquente et débilitante, seule la chirurgie prévue sera en mesure de réguler les problèmes.

Prof. Jean DENIS Rédaction : avril 2003 Mise à jour du Dr. Élise POMMARET — Juin 2014 Mise à jour de la Dre Charlotte FAVREAU-WELTZER — Mai 2018

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