Norme Euro 6 : Comment savoir si une voiture est conforme ?

15 août 2025

Depuis le 1er septembre 2015, toute voiture neuve immatriculée dans l’Union européenne doit satisfaire à la norme Euro 6. Pourtant, certains modèles commercialisés après cette date relèvent encore de la norme Euro 5, en raison de dérogations spécifiques accordées aux constructeurs. Les critères d’identification varient selon les pays et les documents administratifs, rendant la vérification parfois complexe.

L’absence d’indication explicite sur la carte grise ajoute à la confusion. Les valeurs d’émissions, le code de réception communautaire ou encore la date d’immatriculation sont autant d’indices à croiser pour déterminer la conformité exacte d’un véhicule.

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Normes Euro : comprendre leur rôle et leur évolution

La norme euro ne se résume pas à une simple case cochée sur un document officiel. Depuis près de trente ans, l’Europe impose un encadrement strict aux émissions polluantes générées par le secteur automobile. L’objectif est clair : obliger les constructeurs à réduire la propagation de polluants majeurs, oxydes d’azote, particules fines, monoxyde de carbone, hydrocarbures non brûlés, qui alimentent la progression de maladies respiratoires et dégradent, quotidiennement, la qualité de l’air des grandes villes.

Les normes euro s’inscrivent dans une logique de seuils dégressifs : à chaque nouvelle version, la barre des émissions admissibles est abaissée pour tous les véhicules destinés au marché européen. Quand Euro 1 apparaît en 1992, elle impose aux voitures essence l’installation du catalyseur. Euro 4 va bouleverser le diesel avec l’obligation d’un filtre à particules. Euro 6, entrée en vigueur en 2015, vise spécifiquement les oxydes d’azote des diesels, tout en abaissant sensiblement les limites acceptées pour l’ensemble des véhicules légers.

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En France, le respect de chaque norme euro conditionne l’accès aux zones à faibles émissions et l’obtention de la vignette Crit’Air. La réglementation européenne évolue sans cesse, portée par les avancées scientifiques et la volonté politique d’assainir nos déplacements. Ce dispositif n’est pas un simple cadre administratif : il structure une véritable politique de santé publique, imposant sa rigueur à tous les véhicules circulant sous le régime des normes euro.

Quelles différences entre Euro 1, Euro 6 et les normes à venir ?

Depuis trois décennies, la norme euro a redessiné les contours de l’automobile sur le continent. Euro 1, en 1992, met un terme à l’impunité des véhicules essence : le catalyseur devient la règle, mais les seuils restent élevés, 2,72 g/km de monoxyde de carbone pour l’essence, pas de filtre à particules pour le diesel. Un point de départ, loin de suffire pour inverser la tendance de l’air saturé de polluants.

L’arrivée d’Euro 6 en septembre 2015 marque une rupture. La norme impose une chute spectaculaire des oxydes d’azote (NOx) et des particules fines. Sur les véhicules diesel, la limite est abaissée à 0,08 g/km de NOx (contre 0,18 g/km avec Euro 5). Les constructeurs comme Volkswagen, Audi, BMW, Peugeot multiplient les innovations : catalyseurs SCR, filtres à particules de nouvelle génération, injection d’AdBlue. La date de première immatriculation fait foi : toute voiture neuve vendue après 2015 doit s’aligner sur Euro 6.

Le prochain cap, Euro 7, s’annonce plus strict encore. Cette évolution concernera aussi bien les voitures thermiques que les hybrides et électriques. Les plafonds d’émissions baisseront à nouveau, et les contrôles sur route réelle seront renforcés. La norme euro n’est plus une simple exigence technique : elle oriente le marché, exclut progressivement les modèles les plus polluants des centres-villes et pousse les industriels à inventer la mobilité de demain.

Pourquoi la conformité Euro 6 est-elle devenue incontournable pour les véhicules ?

Les grandes villes dressent désormais des frontières réglementaires. À Paris, Lyon, Grenoble, la circulation se resserre autour des véhicules polluants. Seuls ceux affichant de faibles émissions franchissent les portiques des zones à faibles émissions (ZFE). La norme euro 6 devient la clé d’accès : elle qualifie les véhicules capables de contenir les oxydes d’azote et les particules fines à des niveaux acceptables.

La France, dans le sillage des règles européennes, accélère la mue. Les automobilistes doivent désormais composer avec la vignette Crit’Air. Ce petit autocollant, anodin en apparence, trace en réalité une frontière très concrète. Crit’Air 1 et 2, attribuées aux voitures essence récentes et diesel euro 6, autorisent l’accès aux principales agglomérations. Les autres véhicules se voient peu à peu repoussés vers la périphérie, ou même interdits dans certains secteurs clés.

La pression fiscale vient s’ajouter à la sélection : le bonus/malus écologique incite à choisir un véhicule euro 6 en réduisant la taxation, parfois jusqu’à l’exonération. À l’inverse, les modèles non conformes subissent un malus décourageant. Désormais, la consommation de carburant et les émissions ne sont plus de simples détails techniques, mais des critères décisifs pour qui veut circuler librement. Les zones environnementales se multiplient, resserrant progressivement l’étau autour des véhicules anciens.

Face à ces exigences, les constructeurs n’ont pas d’autre choix que d’adapter leurs catalogues. Les voitures neuves, qu’elles fonctionnent à l’essence ou au diesel, répondent à la norme euro 6 pour rester présentes sur le marché français et européen. C’est à la fois une condition de mobilité et un engagement partagé pour améliorer la qualité de l’air.

voiture écologique

Guide pratique : vérifier simplement si votre voiture respecte la norme Euro 6

Première étape : la carte grise

Première vérification à effectuer : la carte grise du véhicule. Dirigez-vous vers la rubrique V.9, qui mentionne la norme euro applicable. Pour une conformité à la norme euro 6, la mention « EURO 6 » doit apparaître clairement. Si cette case reste vide ou qu’un autre code figure, la conformité n’est pas acquise.

Deuxième indice : la date de première immatriculation

Autre repère à ne pas négliger : la date de première immatriculation. Tous les véhicules neufs mis en circulation à partir du 1er septembre 2015 en France et dans l’Union européenne sont soumis à la norme euro 6. Pour les modèles diesel, la bascule est immédiate dès cette date. Les voitures essence ont bénéficié d’une tolérance jusqu’à mi-2016, un détail à garder en tête lors de la vérification.

Autres documents et indices

Voici d’autres éléments concrets à examiner pour lever le doute sur la conformité :

  • Le certificat de conformité (COC), fourni par le constructeur, indique précisément la norme euro en vigueur pour le véhicule.
  • La vignette Crit’Air, obtenue en ligne à partir des données de la carte grise, donne une indication claire : une Crit’Air 2 ou mieux signale en principe une conformité à la norme euro 6 pour les modèles diesel ou essence récents.

Avant tout achat d’occasion, prenez le temps de vérifier ces données. Un vendeur sérieux remettra systématiquement le COC et indiquera la norme euro sur la fiche descriptive comme sur le bon de commande. Si un doute subsiste, les services d’immatriculation et les sites officiels permettent de vérifier gratuitement la norme euro carte grise à partir du numéro d’immatriculation. Mieux vaut prévenir que devoir négocier l’accès à la ville…

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